Ville en four l’été : quelles solutions pour rafraîchir nos cités ?

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Avec la montée des îlots de chaleur urbains, plusieurs stratégies émergent pour rafraîchir nos villes : végétalisation, matériaux réfléchissants, eau et infrastructures innovantes.
Ville en four
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Face à l’emballement des températures urbaines, agir vite est crucial : des solutions concrètes existent déjà.

Pourquoi les villes deviennent des fours ?

En effet, les villes retiennent la chaleur par la minéralisation des sols et l’utilisation de matériaux sombres (bitume, béton). Cette configuration crée des îlots de chaleur urbains (ICU), où les températures peuvent dépasser de plus de 1 à 3 °C celles des zones rurales environnantes.

De plus, la densité urbaine bloque les vents et freine l’évapotranspiration. En conséquence, les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et intenses, accentuées par :

  • l’absence de végétation,
  • les rejets de chaleur anthropique (clim, véhicules),
  • l’imperméabilisation des sols

Il en résulte d’importants enjeux sanitaires : canicules plus violentes, hausse de la mortalité, maladies respiratoires et cardiovasculaires.

Les solutions qui fonctionnent aujourd’hui

Voici les six axes d’action les plus efficaces :

  • Végétalisation pérenne

Planter des arbres et arbustes dans les rues, les parcs ou sur les toits réduit la température grâce à l’ombre et l’évapotranspiration. Une couverture d’au moins 30 % d’arbres en ville pourrait diminuer la mortalité estivale de 30 %

  • Matériaux à fort albédo

Toitures blanches réfléchissant le soleil, pavés clairs ou revêtements drainants limitent l’absorption solaire. Selon Météo‑France, ces mesures peuvent réduire la température urbaine de 1 à 4 °C

  • Réintégration de l’eau

Fontaines urbaines, brumisateurs, noues ou jardins de pluie permettent de rafraîchir l’air par évaporation. Par exemple, créer un jardin de pluie par hectare peut faire baisser la température d’1 °C sur un périmètre de 100 m

  • Refroidissement actif et passif

Réseaux de froid urbains, puits canadiens, murs Trombe et pergolas climatiques offrent des alternatives naturelles à la climatisation.

  • Urbanisme bioclimatique

Structurer la ville de manière à favoriser la circulation de l’air (rues orientées, espace entre bâtiments, ventilation naturelle) réduit la concentration de chaleur.

  • Entretien et préservation des arbres existants

Protéger les arbres en place est essentiel : contrairement aux nouveaux plants, les grands arbres rafraîchissent significativement le climat urbain .

Par ailleurs, la conjugaison de plusieurs de ces mesures maximise l’efficacité : une rue végétalisée avec une surface réfléchissante restera bien plus fraîche qu’une qui ne combine qu’un seul levier.

Ville four

« Planter, réfléchir, désimperméabiliser : ce triple levier est la base d’une ville respirable. »

D’autres actions envisagées à l’échelle des villes

Ensuite, certaines villes expérimentent des solutions innovantes :

  • Rénovation des cours d’écoles pour en faire des “îlots de fraîcheur” (projet Oasis à Paris) .
  • Réseaux de fraîcheur à base d’eau pluviale traitée circulant à travers pavés réfrigérants.
  • Contrôle réglementaire, notamment via la limitation du bétonnage et la désimperméabilisation ciblée.
  • Modifications des habitudes collectives, comme des horaires décalés pendant les canicules.

Enfin, la refonte des politiques d’urbanisme intégrées – trames vertes, zones piétonnes, systèmes d’irrigation – s’impose pour rendre les villes résilientes au changement climatique.

En résumé, pour éviter que nos villes ne deviennent des fours, il faut agir à plusieurs niveaux : végétaliser massivement, utiliser des matériaux adaptés, intégrer l’eau et repenser l’urbanisme. Les solutions existent, elles sont éprouvées et surtout nécessaires pour assurer un été supportable dans nos cités.

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