Analyse des impacts économiques et écologiques de la déconstruction sélective
- Alexis Laborde
Économies réalisées grâce à la réutilisation des matériaux
La déconstruction sélective présente un avantage financier majeur en permettant des économies substantielles grâce à la réutilisation des matériaux issus des chantiers de démolition. Cette approche valorise les éléments récupérables et réduit le besoin d’acquérir des matériaux neufs, souvent coûteux.
Réduction des coûts de matériaux : En identifiant et en réutilisant les éléments récupérables comme le bois, le métal, les fenêtres, et les équipements sanitaires, les projets diminuent significativement leurs achats de matériaux. Cette réduction d’achat est particulièrement avantageuse dans les projets de grande envergure où les coûts de construction peuvent être élevés.
Possibilité de revente : Les matériaux récupérés en bon état peuvent également être revendus, générant des revenus qui contribuent à financer une partie du projet de déconstruction ou de rénovation. Par exemple, les portes, fenêtres et autres éléments architecturaux vintage sont souvent recherchés par les particuliers et les professionnels du bâtiment, ce qui en fait une source de revenus potentielle. Cette revente aide également à minimiser les pertes financières et à renforcer l’économie circulaire.
Réduction de l’impact environnemental et préservation des ressources
La démolition sélective a un impact écologique positif, contribuant activement à la réduction des déchets et à la préservation des ressources naturelles. Dans un contexte de surconsommation des ressources, cette méthode représente une alternative durable et responsable face aux méthodes traditionnelles de démolition.
Réduction des déchets : En récupérant et en réutilisant les matériaux au lieu de les envoyer en décharge, la déconstruction sélective diminue la quantité de déchets générés par le secteur de la construction. Cela allège la pression sur les décharges, réduit les émissions de méthane issues des décompositions, et contribue à limiter la pollution des sols et des eaux. En réduisant la quantité de déchets, cette approche participe également à la préservation de la biodiversité environnante.
Préservation des ressources : En prolongeant la vie des matériaux récupérés, la déconstruction sélective limite le besoin d’extraire de nouvelles ressources naturelles, telles que le bois, les minerais, et les ressources fossiles. Cette limitation contribue à réduire l’empreinte environnementale de l’industrie de la construction, souvent pointée du doigt pour son impact sur les écosystèmes. En réduisant la dépendance aux matériaux vierges, la déconstruction sélective favorise une exploitation plus raisonnée des ressources de la planète.
La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre
Vers un modèle de construction circulaire
La déconstruction sélective s’inscrit pleinement dans une démarche d’économie circulaire, en valorisant les matériaux de manière à les réintégrer dans un cycle de vie continu. Cette approche révolutionne le secteur de la construction en orientant les pratiques vers une gestion durable des ressources, et elle représente une alternative durable au modèle linéaire “extraire-consommer-jeter”.
Recyclage et réutilisation : Les matériaux récupérés lors de la déconstruction sélective sont soit directement réutilisés, soit recyclés pour servir dans d’autres projets. Ce processus réduit non seulement la demande en nouveaux matériaux, mais diminue également les émissions de CO₂ liées à la fabrication, au transport, et à la transformation des matériaux neufs. Par exemple, le métal récupéré peut être recyclé localement, le béton peut être concassé et utilisé dans les fondations, et le bois peut être revalorisé en mobilier ou en revêtements.
Promotion de la circularité : En intégrant la déconstruction sélective dans les projets, le secteur de la construction contribue à sensibiliser les professionnels et les particuliers à l’importance de la durabilité et de la gestion responsable des ressources. Les entreprises spécialisées, les plateformes de revalorisation, et les politiques de réemploi renforcent cette démarche circulaire et incitent à repenser la façon de concevoir et de gérer les bâtiments. À terme, cette approche peut devenir la norme, avec des pratiques intégrant systématiquement le réemploi et le recyclage des matériaux dans les cycles de vie des projets immobiliers.
