MaPrimeRénov’ : une réduction budgétaire d’1 Milliard d’euros en 2025
- Réglementation
- Pauline Alves


Contexte et raisons de la réduction budgétaire
Depuis son lancement en 2020, MaPrimeRénov’ a permis à des millions de ménages d’accéder à des aides financières pour entreprendre des travaux d’amélioration énergétique de leurs logements. Ce dispositif a contribué à accélérer la transition énergétique du parc immobilier français, réduisant ainsi les consommations d’énergie et les émissions de CO₂.
Cependant, en février 2024, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé un plan d’économies de 10 milliards d’euros afin de compenser une croissance économique moins dynamique que prévu. Dans ce cadre, le budget de MaPrimeRénov’ a été réduit d’un milliard d’euros, passant ainsi de 4 milliards en 2024 à 3 milliards en 2025. Cette coupe budgétaire s’inscrit dans une volonté plus large de rationalisation des dépenses publiques et d’optimisation des aides disponibles.
Si l’objectif affiché du gouvernement est d’améliorer l’efficacité du dispositif, cette réduction budgétaire risque néanmoins de limiter l’accessibilité aux aides pour de nombreux ménages souhaitant rénover leur logement. Certains experts redoutent un ralentissement du nombre de dossiers validés et une priorisation des projets les plus performants au détriment des foyers les plus modestes.
Réactions des acteurs du secteur
L’annonce de cette baisse de financement a rapidement suscité des réactions mitigées de la part des professionnels du bâtiment et des organisations écologistes. La Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) ont exprimé leur préoccupation quant à l’impact potentiel de cette décision sur l’activité des entreprises spécialisées dans la rénovation énergétique.
Les artisans et entreprises du bâtiment craignent un ralentissement des commandes, car certains ménages pourraient renoncer à leurs projets de rénovation faute d’aides suffisantes. Une diminution des chantiers de rénovation pourrait également impacter l’emploi dans le secteur du bâtiment, un domaine clé de l’économie française.
Par ailleurs, des associations environnementales, telles que le Réseau Action Climat, dénoncent une incohérence dans les politiques publiques. En effet, cette réduction de budget pourrait aller à l’encontre des objectifs de transition énergétique fixés par la France, notamment ceux de la RE 2020 et du Plan Climat.
Le gouvernement tente toutefois de rassurer en affirmant que la refonte du dispositif MaPrimeRénov’ permettra un meilleur ciblage des aides pour financer les rénovations les plus performantes et éviter certains effets d’aubaine.

Construire avec la terre; c'est construire avec l'histoire de l'humanité.
Conséquences potentielles sur la rénovation énergétique
Cette diminution budgétaire pourrait avoir plusieurs impacts directs et indirects sur le secteur de la rénovation énergétique :
- Ralentissement des Projets : Une baisse des financements risque de freiner la dynamique des travaux et d’inciter certains ménages à reporter ou annuler leurs projets de rénovation, en particulier ceux nécessitant des investissements importants.
- Atteinte aux Objectifs Environnementaux : En limitant le nombre de logements rénovés, cette coupe budgétaire pourrait ralentir la baisse des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre, compromettant les engagements climatiques de la France.
- Impact Économique : Le secteur du bâtiment, déjà fragilisé par la conjoncture économique et l’inflation, pourrait connaître une réduction de son activité si la demande pour les travaux de rénovation diminue. Moins de chantiers signifie également moins d’emplois pour les artisans et entreprises spécialisées.
D’autres alternatives pourraient être envisagées pour compenser cette réduction budgétaire. Certains experts suggèrent une meilleure articulation entre les différentes aides existantes, notamment avec les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ou les dispositifs locaux, afin d’éviter une chute brutale des financements disponibles.