Micro‑forêts urbaines : quelles fonctions écologiques pour la ville de demain ?

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Les micro‑forêts urbaines, sont de plus en plus populaires en ville renforçant la biodiversité et de rafraîchissant les quartiers. Mais qu’en est-il vraiment de leurs fonctions écologiques ?
micro forêt urbaine
Les micro‑forêts séduisent de nombreuses collectivités. Pourtant, il est essentiel de comprendre ce qu’elles apportent réellement avant de les multiplier.

Qu’est‑ce qu’une micro‑forêt urbaine ?

Les micro-forêts urbaines sont des plantations denses qui s’inspirent souvent de la méthode japonaise Miyawaki. Elles utilisent une densité très élevée afin de recréer rapidement un écosystème forestier.

Ces mini-forêts sont plantées sur de petites surfaces urbaines et visent à fournir plusieurs fonctions écologiques : stockage de carbone, régulation thermique, infiltration des eaux de pluie ou encore refuge pour la biodiversité.

Ce modèle, pensé pour répondre à l’urgence climatique et au besoin de nature en ville, soulève pourtant une question centrale : ces micro-forêts urbaines sont-elles réellement efficaces ?

Des bénéfices attendus, mais encore à prouver

Sur le papier, les micro‑forêts urbaines offrent de nombreux avantages :

  • Réduire l’effet d’îlot de chaleur, grâce à l’ombre et à l’évapotranspiration.
  • Capturer du CO₂, avec la croissance rapide des jeunes arbres.
  • Favoriser la biodiversité, en créant des micro‑habitats pour insectes et oiseaux.
  • Améliorer la qualité des sols, par la chute des feuilles et l’activité racinaire.

Cependant, selon l’ARB Île‑de‑France, très peu de projets font l’objet d’un suivi scientifique rigoureux. Sur 115 initiatives listées, seulement 11 ont publié des données à comité de lecture.

Ainsi, les micro‑forêts urbaines restent davantage des promesses qu’une réalité prouvée. En effet, même des sources spécialisées comme Permafforest soulignent qu’il est nécessaire de renforcer les études pour confirmer les effets de ces mini‑forêts en milieu urbain.

paysage urbain avec beaucoup de végétation autour

"Une micro‑forêt, du fait de sa taille et de sa jeunesse, ne peut être considérée comme une forêt au sens écosystémique."

Des bonnes pratiques à mettre en œuvre

Pour maximiser les bénéfices des micro‑forêts, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • Un entretien adapté pendant les premières années : arrosage, désherbage et protection des jeunes plants sont indispensables.
  • Un suivi scientifique : rares sont les projets qui mesurent réellement l’évolution de la biodiversité ou du microclimat.
  • L’implication des citoyens : en associant écoles, associations et riverains, les micro‑forêts peuvent aussi renforcer le lien social.

De plus, l’ARB Île-de-France rappelle que ces projets doivent être pensés en cohérence avec les documents d’urbanisme locaux, et non comme des éléments isolés.

Pour aller plus loin, lisez notre article sur les îlots de chaleur urbains, un enjeu central auquel ces micro-forêts prétendent répondre.

Les micro‑forêts urbaines offrent un potentiel intéressant, mais leur efficacité réelle reste encore à démontrer. En combinant rigueur scientifique, suivi sur le long terme et implication des habitants, elles pourront pleinement jouer leur rôle dans la transition écologique des villes.

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