Disparition de la taxe d’habitation : enjeux et défis

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Longtemps considérée comme injuste, la taxe d’habitation n’existe plus pour la plupart des Français. Mais sa suppression soulève de nouvelles questions.
une femme sur son bureau qui consulte la taxe d'habitation
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Elle concernait encore 20 millions de foyers il y a quelques années. Aujourd’hui, elle a disparu du paysage fiscal.

La taxe d'habitation : un impôt local historique

La taxe d’habitation est née en 1974. Toute personne occupant un logement au 1er janvier devait la payer.
Elle reposait sur la valeur locative cadastrale, autrement dit un loyer annuel théorique.
Cet impôt finançait des services locaux comme les écoles, les routes ou les équipements sportifs.

Ce prélèvement, visible et local, créait un lien direct entre citoyen et commune.
Pourtant, au fil du temps, son calcul est devenu inéquitable. Les disparités entre les territoires et les logements rendaient cette taxe injuste. Une réforme était alors plus qu’attendue…

Un soulagement pour les uns, un défi pour les autre

À partir de 2018, la taxe d’habitation a commencé à disparaître.
Elle a été supprimée d’abord pour 80 % des foyers. Puis, en 2023, tous les contribuables ont cessé de la payer.

Côté ménages, ce fut un soulagement bienvenu. Mais pour les communes, cela a représenté un défi majeur.
Elles ont dû repenser leurs ressources et leur autonomie financière.

L’État a promis une compensation intégrale, grâce au transfert de la part départementale de la taxe foncière.
Toutefois, ce mécanisme augmente la dépendance des collectivités à l’État. Il soulève des inquiétudes sur leur liberté budgétaire.

Selon une analyse publiée sur le site de Vie publique, 51 % des communes reçoivent plus qu’avant, 30 % moins, et 9 % autant.

En parallèle, plusieurs collectivités ont augmenté la taxe foncière. Cela leur permet de compenser les pertes liées à la suppression de la taxe d’habitation. Ce phénomène est également lié aux efforts de rénovation énergétique. Nous l’abordons dans notre article sur le DPE 2025.

fiche taxe habitation sur un bureau en bois

« La suppression de la taxe d’habitation modifie profondément le lien entre le citoyen et son territoire. »

Vers une nouvelle fiscalité locale ?

La fin de la taxe d’habitation relance le débat sur les recettes locales. Plusieurs pistes sont aujourd’hui envisagées.

Certains proposent de taxer l’artificialisation des sols pour freiner l’étalement urbain.
D’autres suggèrent des bonus fiscaux pour encourager la rénovation des logements.
Il est aussi question d’instaurer une contribution locale pour les entreprises polluantes ou très consommatrices de ressources.

Ces idées visent à adapter la fiscalité aux enjeux environnementaux et sociaux.
Ce mouvement vers une fiscalité plus verte rejoint le contenu de notre article sur MaPrimeRénov’.

La fin de la taxe d’habitation soulage les ménages. Mais elle impose aux communes de revoir leur modèle économique. Il s’agit désormais de construire une fiscalité locale plus juste, plus stable, et plus durable. Ce tournant représente une opportunité pour mieux relier finance publique et transition écologique.

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