Protéger les bâtiments contre les inondations : une priorité face au changement climatique
- # Eco-rénovation, Engagement climatique
- Pauline Alves


Comprendre les risques d'inondation dans le contexte actuel
Les inondations font partie des aléas climatiques les plus fréquents en France. Elles peuvent résulter de pluies diluviennes, de la crue de cours d’eau ou d’un ruissellement urbain mal maîtrisé. Avec le dérèglement climatique, ces événements sont appelés à se répéter plus souvent, y compris dans des zones jusqu’ici peu exposées.
Les conséquences sont lourdes : infiltrations, affaissements de terrain, détériorations structurelles… Sans oublier les pertes humaines ou économiques. Pourtant, de nombreuses constructions restent aujourd’hui vulnérables. Un changement de posture est nécessaire : penser l’architecture et l’aménagement en fonction du risque inondation, au même titre que l’efficacité énergétique.
Des solutions concrètes pour un bâti plus résilient
Plusieurs leviers permettent de limiter les effets destructeurs des inondations. Ils peuvent être techniques, architecturaux ou organisationnels, selon le contexte.
1. Des barrières anti-inondation adaptées
Simples à mettre en œuvre, les batardeaux amovibles, clapets anti-retour ou systèmes de digue temporaire permettent de bloquer l’eau à l’entrée des bâtiments. Ils sont particulièrement utiles pour les accès en sous-sol, les portes ou les ouvertures basses.
2. Un aménagement du terrain intelligent
Travailler la topographie du sol autour du bâtiment peut grandement limiter les risques : pentes douces orientées vers des zones d’infiltration, fossés végétalisés, tranchées drainantes ou bassins de rétention permettent d’absorber ou rediriger l’eau avant qu’elle n’atteigne les murs.
3. Des matériaux adaptés en zones sensibles
Dans les parties basses d’un bâtiment, mieux vaut privilégier des matériaux qui résistent à l’eau ou sèchent rapidement : carrelage, enduits imperméables, panneaux hydrofuges, etc. Cela permet de limiter les dommages structurels et de faciliter le nettoyage après sinistre.
4. Une maintenance rigoureuse des évacuations
Les inondations urbaines sont souvent aggravées par des canalisations obstruées ou des avaloirs bouchés. Un entretien régulier des gouttières, regards et systèmes de drainage est indispensable pour que l’eau puisse s’écouler normalement.
5. Des systèmes d’alerte pour anticiper l’action
Des outils connectés permettent désormais de recevoir des alertes en temps réel en cas de montée des eaux. Des capteurs de présence d’eau peuvent aussi déclencher des actions automatiques (fermeture de volets, coupure électrique…) et gagner un temps précieux en cas d’urgence.

"Concevoir des bâtiments vivants, c’est réapprendre à collaborer avec la terre."
Former, équiper, anticiper
Construire des bâtiments résistants aux inondations ne suffit pas. Il faut également outiller les occupants et les gestionnaires pour qu’ils sachent quoi faire avant, pendant et après une inondation. Cela passe par :
- Des guides pratiques pour savoir comment réagir en cas d’alerte.
- Des exercices de simulation, en particulier pour les bâtiments collectifs ou recevant du public.
- Une cartographie claire des zones inondables pour orienter les choix d’implantation et de rénovation.
Les collectivités ont ici un rôle clé, en mettant à disposition des données locales et en intégrant ces enjeux dans leurs documents d’urbanisme. À l’échelle individuelle, une bonne connaissance des dispositifs de protection et un plan d’action clair peuvent faire la différence entre dégâts mineurs et sinistre majeur.