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Béton : histoire, dérives et mutation d’un matériau devenu problématique

Le béton a façonné nos villes, mais ses limites apparaissent. Cet article explique son histoire, ses dérives et les solutions pour une construction durable.
Matériau star du XXᵉ siècle, le béton montre aujourd’hui ses faiblesses. Vieillissement, pollution et coûts d’entretien rappellent l’urgence d’une transition pour construire différemment.

Les origines du béton et son ascension mondiale

Le béton romain et les premiers savoir-faire

Le béton ne date pas d’hier. Les Romains utilisaient déjà un mélange de chaux et de cendres volcaniques. Ce matériau permettait de bâtir des ouvrages solides comme le Panthéon. Leur recette reste une référence pour les chercheurs modernes. Après la chute de l’Empire romain, cette technique disparaît. Il faut attendre le XVIIIᵉ siècle pour que le béton réapparaisse et que l’histoire s’accélère.

L’invention du ciment Portland

Au XIXᵉ siècle, une invention change tout : le ciment Portland. Il devient la base du béton moderne. Ce liant rend les chantiers plus rapides et plus simples. Le béton prend alors une place centrale dans la construction.

Après la Seconde Guerre mondiale, les besoins explosent : logements, écoles, routes, ponts… Le béton répond parfaitement à l’urgence. Son coût bas et sa mise en œuvre rapide séduisent tous les acteurs du bâtiment. Les États modernisent leurs infrastructures à grande vitesse.

Son succès repose sur quatre facteurs simples :

  • un coût faible,
  • une grande disponibilité,
  • une mise en œuvre rapide,
  • des normes faciles à standardiser.

Le béton devient alors un réflexe. Pendant des décennies, il symbolise la modernité. Mais cette domination commence à révéler ses limites.

Les limite du bétons

Les limites du béton : un matériau qui vieillit mal

Le vieillissement du béton dans le temps

Le béton se dégrade. Contrairement aux idées reçues, il ne dure pas “pour toujours”. La majorité des bâtiments en béton d’après-guerre approche aujourd’hui de la fin de son cycle de vie. Résultat : fissures, affaissements et infiltrations deviennent fréquents.

Les pathologies du béton : fissures, corrosion et carbonatation

Au cœur des problèmes : la carbonatation. Elle réduit l’alcalinité du béton et attaque les armatures métalliques. Les aciers rouillent, prennent du volume et provoquent des fissures.
Une autre maladie inquiète les ingénieurs : la réaction alcali-granulat, parfois surnommée “cancer du béton”. Elle gonfle la matière et fragilise les structures.

Humidité, infiltrations et champignons : signes d’alerte

L’eau s’infiltre dans les fissures. Elle transporte des sels, crée des zones humides et favorise l’apparition de moisissures. Dans certains cas, des champignons se développent dans le béton, surtout dans les zones peu ventilées. Ces phénomènes peuvent dégrader la qualité de l’air intérieur. Pour éviter cela, les collectivités doivent faire face à une réalité coûteuse. Écoles, piscines, ponts et parkings nécessitent des audits réguliers. Les diagnostics structurels, les injections de résine, les renforcements et les réparations coûtent cher.
Selon l’ADEME, le béton domine la production de déchets du BTP, ce qui complique encore la gestion de ces chantiers. Ces dépenses augmentent chaque année et pèsent sur les budgets publics.

 

« Les matériaux ne vieillissent jamais seuls, ce sont les environnements qui les trahissent. »

Un impact environnemental devenu impossible à ignorer

Le ciment : une source majeure d’émissions de CO₂

La fabrication du ciment représente environ 7 % des émissions mondiales de CO₂. La production du clinker, chauffé à 1450 °C, demande énormément d’énergie et libère du CO₂ lors de la calcination du calcaire.

Le béton consomme du sable en grande quantité. Les réserves s’épuisent, et certains marchés attirent des activités illégales. Cette pression détruit des plages, des rivières et des écosystèmes entiers. Par ailleurs, le béton empêche l’eau de s’infiltrer. Ainsi, les épisodes de pluie créent des ruissellements plus forts et plus rapides.
L’Observatoire national de l’artificialisation des sols montre comment ces surfaces aggravent les inondations et les îlots de chaleur : l’artificialisation du développement durable. Des quartiers entiers deviennent vulnérables.

Le béton, premier déchet du BTP

Les chantiers de démolition produisent des tonnes de gravats. Le béton représente la majorité de ces déchets. La gestion, le tri et le recyclage demandent des moyens techniques importants.

 

Le béton reste utile, mais ses limites imposent un changement. Mieux comprendre ses impacts permet d’adopter des solutions plus durables et d’imaginer une construction adaptée aux enjeux actuels.

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