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Adapter nos villes à 50°C : un impératif face aux vagues de chaleur

Face à la montée des vagues de chaleur, le collectif “Nos Villes à 50°C” s’engage à transformer le bâti pour résister aux températures extrêmes, jusqu’à 50°C, d’ici 2030.
Le changement climatique n’est plus un scénario lointain : il redessine déjà nos villes. Pour y faire face, des acteurs du bâtiment unissent leurs forces pour accélérer l’adaptation du bâti en France.

Comprendre l'urgence climatique en ville

La fréquence, la durée et l’intensité des vagues de chaleur ont considérablement augmenté en Europe. En France, on compte désormais en moyenne trois fois plus d’épisodes caniculaires qu’il y a 35 ans. Ces vagues de chaleur ne sont pas sans conséquences : elles mettent en péril la santé des habitants, génèrent des surconsommations d’énergie pour le rafraîchissement et aggravent les inégalités sociales, notamment pour les personnes vivant dans des logements mal isolés ou en milieu urbain dense.

Les villes, de par leur concentration de surfaces minérales, sont particulièrement vulnérables à l’effet d’îlot de chaleur urbain. Cette surchauffe locale peut faire grimper la température ressentie de plusieurs degrés par rapport aux zones rurales environnantes.

C’est dans ce contexte d’urgence que l’initiative « Nos Villes à 50°C », portée par le collectif A4MT, voit le jour. Sa mission : mettre en œuvre une stratégie d’adaptation du parc bâti pour répondre à la perspective d’un climat plus extrême. L’objectif est ambitieux : adapter, d’ici 2030, 10 % des logements français et plus de 30 millions de m² de bâtiments tertiaires pour qu’ils restent vivables même en cas de fortes chaleurs.

Fortes chaleurs

Des actions concrètes pour un bâtiment résilient

Pour répondre à cet enjeu, le collectif s’appuie sur une méthode en deux temps : expérimenter d’abord, généraliser ensuite.

  • Expérimenter à l’échelle locale

Chaque partenaire de l’initiative s’engage à développer cinq projets pilotes par an. Ces projets servent de terrain d’essai pour tester les solutions d’adaptation les plus efficaces. Parmi elles : les protections solaires extérieures, l’isolation thermique renforcée, la ventilation naturelle croisée, l’utilisation de matériaux biosourcés à forte inertie thermique, ou encore la végétalisation des façades et toitures.

Ces projets sont suivis, documentés et évalués selon plusieurs indicateurs : confort thermique, consommation d’énergie, coût global, retour des usagers. L’idée est de produire des retours d’expérience concrets et reproductibles pour le reste de la profession.

  • Généraliser les bonnes pratiques

Les résultats obtenus sur les projets pilotes sont ensuite utilisés pour créer un cadre commun d’adaptation. Ce référentiel mutualisé facilite l’intégration systématique des mesures les plus efficaces dans les programmes de construction et de rénovation, qu’ils soient portés par le secteur public ou privé.

Cette logique vise à sortir d’une approche au cas par cas pour massifier les solutions. L’objectif n’est pas seulement d’atteindre une performance énergétique, mais aussi d’assurer la résilience thermique des bâtiments face aux chaleurs extrêmes.

"La nature ne fait rien d’inutile."

Former, sensibiliser, transformer

Le succès d’une telle démarche repose également sur un travail de pédagogie auprès des professionnels et du grand public. Le collectif développe plusieurs outils de sensibilisation : simulateurs de vagues de chaleur, cartes thermiques interactives, vidéos explicatives… L’objectif est de rendre visible l’invisible, et d’illustrer les effets concrets d’une mauvaise adaptation.

Des formations dédiées sont proposées à l’ensemble des acteurs du secteur : promoteurs, architectes, urbanistes, bureaux d’études, élus locaux… Ces modules visent à renforcer les compétences en conception bioclimatique, en gestion passive de la chaleur ou encore en sélection de matériaux adaptés aux nouveaux climats.

Le collectif œuvre également pour une évolution des politiques publiques. Il plaide pour une prise en compte systématique de l’adaptation dans les diagnostics de performance énergétique (DPE), les plans locaux d’urbanisme (PLU) et les aides à la rénovation. Car sans levier réglementaire ni incitation économique, l’adaptation restera trop lente face à la vitesse du réchauffement.

Face à l’urgence climatique, l’adaptation du bâti ne peut plus attendre. L’initiative “Nos Villes à 50°C” montre que des solutions existent, qu’elles sont opérationnelles, et qu’il est temps de les déployer à grande échelle, de manière collective et coordonnée.

Former, sensibiliser, transformer

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