Micro‑forêts urbaines : quelles fonctions écologiques pour la ville de demain ?
- Biodiversité, Micro‑forêts urbaines, transition écologique
- Tony Han


Qu’est‑ce qu’une micro‑forêt urbaine ?
Elles reproduisent rapidement un écosystème forestier grâce à une très forte densité d’arbres.
Ces mini-forêts poussent sur de petites surfaces au cœur des villes et remplissent plusieurs fonctions écologiques : stockage du carbone, régulation thermique, infiltration des eaux pluviales ou refuge pour la biodiversité.
Ce modèle, conçu pour répondre à l’urgence climatique et au besoin croissant de nature en milieu urbain, soulève pourtant une question centrale : ces micro-forêts urbaines apportent-elles réellement les bénéfices attendus?
Des bénéfices attendus, mais encore à prouver
Sur le papier, les micro‑forêts urbaines offrent de nombreux avantages :
- Réduire l’effet d’îlot de chaleur, grâce à l’ombre et à l’évapotranspiration.
- Capturer du CO₂, avec la croissance rapide des jeunes arbres.
- Favoriser la biodiversité, en créant des micro‑habitats pour insectes et oiseaux.
- Améliorer la qualité des sols, par la chute des feuilles et l’activité racinaire.
Cependant, selon l’ARB Île‑de‑France, très peu de projets font l’objet d’un suivi scientifique rigoureux. Sur 115 initiatives listées, seulement 11 ont publié des données à comité de lecture.
Ainsi, les micro‑forêts urbaines restent davantage des promesses qu’une réalité prouvée. En effet, même des sources spécialisées comme Permafforest soulignent qu’il est nécessaire de renforcer les études pour confirmer les effets de ces mini‑forêts en milieu urbain.

"Une micro‑forêt, du fait de sa taille et de sa jeunesse, ne peut être considérée comme une forêt au sens écosystémique."
Des bonnes pratiques à mettre en œuvre
Pour maximiser les bénéfices des micro‑forêts, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Un entretien adapté pendant les premières années : arrosage, désherbage et protection des jeunes plants sont indispensables.
- Un suivi scientifique : rares sont les projets qui mesurent réellement l’évolution de la biodiversité ou du microclimat.
- L’implication des citoyens : en associant écoles, associations et riverains, les micro‑forêts peuvent aussi renforcer le lien social.
De plus, l’ARB Île-de-France rappelle que ces projets doivent être pensés en cohérence avec les documents d’urbanisme locaux, et non comme des éléments isolés.
Pour aller plus loin, lisez notre article sur les îlots de chaleur urbains, un enjeu central auquel ces micro-forêts prétendent répondre.