CYCLE ADEME #2 : avant de chauffer plus, et si on chauffait mieux ?
- # ADEME, Isolation thermique, Réglementation, Rénovation énergétique
- Pauline Alves


L'isolation, levier oublié de la performance énergétique
Chaque année, des milliers de foyers investissent dans des systèmes de chauffage plus modernes, plus puissants, parfois même plus écologiques. Mais un principe essentiel est trop souvent oublié : avant de chauffer plus, il faut chauffer mieux.
C’est ce que rappelle l’Agence de la transition écologique (ADEME) dans sa campagne de sensibilisation. Selon l’organisme public, 25 % des pertes de chaleur d’un logement passent par les murs. À cela s’ajoutent les fuites par le toit, les planchers, les fenêtres, et même les ponts thermiques. En somme, une maison mal isolée, même équipée des dernières technologies, reste une passoire énergétique.
L’isolation thermique est le socle d’un logement performant. Elle permet de conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, réduisant ainsi drastiquement les besoins énergétiques. Le logement devient plus confortable, moins énergivore et plus respectueux de l’environnement.
Moins de besoins, moins de puissance, moins d'impact
L’ADEME insiste sur une équation simple mais trop souvent négligée :
- Moins de besoins = moins de puissance à installer = moins d’émissions = un coût réduit.
Dit autrement : une maison bien isolée nécessite moins de chauffage, donc des équipements moins puissants, donc moins d’énergie à produire… et donc moins d’émissions de gaz à effet de serre. Ce cercle vertueux est le cœur même de la rénovation performante.
Prenons deux logements similaires :
- Le premier est mal isolé, il nécessite une chaudière de 20 kW.
- Le second a été rénové thermiquement, ses besoins sont réduits de 40 %, une chaudière de 12 kW suffit.
Résultat : des économies à l’installation, à l’usage… et une réduction directe des émissions annuelles de CO₂. De plus, une enveloppe performante permet à des systèmes sobres (pompe à chaleur, chauffage bois, etc.) de fonctionner à leur plein potentiel.
Maîtriser l’isolation, c’est piloter l’énergie, comme le dit l’ADEME. Cela signifie que l’on reprend le contrôle de ses consommations, au lieu de les subir.

"La construction durable n’est pas un style, c’est une manière de penser le monde."
Mesurer , isoler, améliorer : la bonne séquence
L’amélioration de l’isolation commence souvent par une évaluation thermique du logement. Cela peut se faire à l’aide d’un diagnostic de performance énergétique (DPE), d’un audit énergétique ou même d’une thermographie infrarouge. Ces outils permettent d’identifier les failles de l’enveloppe et de prioriser les travaux.
Les travaux à envisager sont, par ordre d’efficacité énergétique :
- L’isolation des combles et de la toiture : zone de déperdition majeure.
- L’isolation des murs : jusqu’à 25 % de pertes. Elle peut se faire par l’intérieur ou par l’extérieur.
- Le remplacement des menuiseries : en privilégiant le double ou triple vitrage.
- L’isolation des planchers bas et des zones de jonction (ponts thermiques).
- L’amélioration de l’étanchéité à l’air, souvent complémentaire.
Si les travaux d’isolation peuvent représenter un coût initial significatif, ils sont largement rentabilisés par les économies d’énergie réalisées sur le long terme. À cela s’ajoute la valorisation du bien immobilier grâce à un meilleur classement énergétique, et un confort intérieur nettement amélioré.
Sans oublier les aides financières : MaPrimeRénov’, les certificats d’économie d’énergie (CEE), les prêts à taux zéro, ou encore les subventions régionales permettent de diminuer fortement le reste à charge.