CYCLE ADEME #1 : comprendre l’enjeu des passoires thermiques

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En France, 1 logement sur 2 est une passoire thermique. Isolation défaillante, chauffage carboné… Et si notre confort domestique contribuait au dérèglement climatique ?
Façade bâtiment
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Fioul, gaz, murs mal isolés : nos logements sont souvent énergivores et émetteurs de CO₂. Résultat ? Des factures salées, un climat qui se dégrade. Et si l’on changeait la donne en isolant mieux nos habitats ?

Des logements qui fuient l'énergie

En France, un logement sur deux est mal isolé, selon l’Agence de la transition écologique (ADEME). Ces habitations, qualifiées de « passoires thermiques », affichent une performance énergétique très faible et nécessitent des quantités importantes d’énergie pour rester à une température acceptable.

Les déperditions thermiques proviennent principalement des murs (25 %), de la toiture (30 %), des fenêtres (15 %), des planchers (10 %) et des ponts thermiques (10 %), d’après les données de l’ADEME. Ce phénomène transforme nos logements en véritables passoires énergétiques : la chaleur produite s’échappe aussi vite qu’elle est générée.

Cela implique une surconsommation chronique d’énergie pour maintenir un confort intérieur. Résultat : des factures de chauffage toujours plus lourdes, mais aussi une empreinte environnementale bien plus élevée qu’elle ne devrait l’être.

Cette réalité concerne autant les logements anciens que récents, bien que les constructions antérieures à 1975 soient les plus concernées. En effet, elles ont été édifiées avant l’entrée en vigueur de la première réglementation thermique en France, et donc sans réelle exigence en matière d’isolation.

Mais au-delà du confort et du budget, le véritable enjeu est climatique.

Fioul, gaz, climat : un cocktail explosif

Selon l’ADEME, le secteur du bâtiment représente à lui seul près de 25 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, principalement en raison du chauffage. Et pour cause : près de la moitié des logements français sont encore chauffés au gaz ou au fioul, des énergies fossiles particulièrement polluantes.

Prenons un exemple simple : une chaudière au fioul émet en moyenne 324 g de CO₂ par kWh consommé, contre seulement 49 g de CO₂ pour une pompe à chaleur fonctionnant à l’électricité bas carbone. Soit un rapport de 1 à 6.

Ces données chiffrées montrent que le simple fait de changer son système de chauffage peut avoir un impact considérable sur ses émissions personnelles. Mais attention, comme le souligne l’ADEME dans sa campagne de sensibilisation : « Pas de solution miracle : pour consommer moins, il faut plus d’isolation. »

Un logement mal isolé gaspille l’énergie, même si celle-ci est « verte ». Installer une pompe à chaleur dans une passoire thermique revient à remplir une baignoire percée : l’énergie s’en va par les murs, le toit, les sols… Avant d’investir dans des équipements performants, il est donc primordial d’agir sur l’enveloppe du bâtiment.

Schéma pertes de chaleur

"Je crois en une architecture qui s’inscrit dans le vivant, pas contre lui."

Agir à la source : isoler pour transformer

Isoler son logement, c’est d’abord en finir avec le non-sens énergétique que représente un « radiateur tourné vers l’extérieur ». En rénovation comme en construction, les travaux d’isolation sont le point de départ d’un habitat durable et performant.

Les experts de l’ADEME identifient plusieurs postes clés pour réduire les déperditions :

  • Les combles et la toiture : jusqu’à 30 % des pertes de chaleur. Une isolation renforcée permet un retour sur investissement rapide.
  • Les murs : 20 à 25 % des déperditions. On peut isoler par l’intérieur ou par l’extérieur selon le contexte.
  • Les fenêtres : remplacer le simple vitrage par du double (ou triple) vitrage, avec des menuiseries performantes, améliore à la fois l’isolation et le confort acoustique.
  • Les planchers bas : source de 7 à 10 % de pertes, souvent négligée.
  • L’étanchéité à l’air : indispensable pour éviter les courants d’air et les pertes invisibles.

Outre la baisse des émissions de CO₂, une bonne isolation apporte de nombreux avantages :

  • Un confort accru été comme hiver (fini les pièces glaciales ou surchauffées).
  • Des factures allégées, car moins de besoin en chauffage (ou en climatisation).
  • Une valorisation du bien immobilier grâce à une meilleure étiquette énergétique (DPE).
  • Une qualité de l’air intérieur améliorée, car un logement bien isolé permet une ventilation plus maîtrisée.

Ces travaux sont aujourd’hui largement encouragés par l’État. Le dispositif MaPrimeRénov’, les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) et les aides locales permettent de réduire significativement le coût des rénovations. Des accompagnateurs rénovation peuvent aussi vous guider dans le choix des travaux prioritaires et dans le montage financier.

Les logements mal isolés ne sont pas une fatalité. Ils sont au contraire une opportunité immense d’agir pour le climat, tout en améliorant notre qualité de vie. En isolant mieux, on consomme moins. En consommant moins, on émet moins de CO₂. Le message de l’ADEME est clair : chaque geste compte, et isoler, c’est commencer par le bon.

CAPITAL DURABLE

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